Le désir d’enfant
Un rêve de petite fille
Avons-nous toutes, toujours rêvé de devenir maman?
Aussi loin que je m’en souvienne, je crois que je me suis toujours imaginée avoir un enfant jeune. Genre très jeune… Avant même d’être formée, ou d’avoir une vie sexuelle, je pensais vouloir/pouvoir devenir maman!
De longues heures d’auto-thérapie m’ont aidé à comprendre que c’était probablement dû à un traumatisme d’enfance. Le divorce de mes parents? Ma relation avec ma propre maman? Ma vision de la famille?… Un mélange de tout cela surement peut-être?
Ou alors, c’est que j’ai toujours eu cette fibre maternelle en moi…
Mais à posteriori, je miserais plutôt sur le traumatisme non solutionné… Vu le nombre de fois où j’ai suggéré à ton père de te ramener au magasin! [#jeblague, je sais bien que c’est moi le magasin!]
Un bébé à tout prix
J’étais tellement sûre de moi et de mon désir d’enfant… Pendant un temps, je crois que j’aurais pu “forcer” une relation à fonctionner, quitte à fonder ma famille avec n’importe qui. Heureusement, ma maman a été là, elle a su trouver les bons mots, aux bons moments.
Cela a du être terriblement difficile pour elle, de reconnaître ses erreurs du passé, afin de m’aider à ne pas commettre les mêmes. Surtout quand ces “erreurs” ne sont autres que ses deux grandes filles. Je sais que mes parents se sont aimés, et que ma soeur et moi avons été désirées et attendues, au sein d’un couple et d’une famille unis…
Alors quand ma maman est venue me trouver, pour me dire de me poser les bonnes questions avant de me lancer dans la maternité… J’ai su que je devais l’écouter. Choisir un compagnon de vie, et si possible pour la vie, plutôt que de voir en l’autre le père de MES enfants. Parce que c’était bien là le plus important, il me fallait voir ton futur papa comme le père de NOS enfants, non seulement des miens.
Faire de la place à un compagnon de rêve
Quand j’ai enfin compris que je faisais fausse route. Que j’ai compris que mon homme-pour-la-vie était juste là, devant moi, depuis si longtemps… (Hahaha tu n’as toujours pas eu droit au récit de l’histoire de papa et maman??? Un jour promis, nous te la raconterons!)
Alors il a été temps pour moi de revoir ma copie, les rêves de petites filles sont faits pour être réécrits… avec un co-auteur!
Ton papa et moi nous étions choisis, il était temps d’imaginer et de construire notre vie, à deux…
Quand tu ne veux plus attendre
Une étape après l'autre
Ce serait clairement hypocrite que de dire que nous avons consciemment “fait les choses dans l’ordre”… Disons que nous sommes du genre à saisir les opportunités quand elles se présentent, et à accepter les petits détails techniques que cela implique!
Nous nous sommes installés ensemble… ben parce que c’est un peu grâce à ça que nous nous sommes rencontrés! (Petit spoiler sur l’histoire d’amour passionnante et trépidante de papa et maman: nous avons été colocataires avant d’être un couple!)
Nous, enfin papa a trouvé LE job de rêve… ben parce que c’est ton papa quoi! Il est juste trop fort ton papa!
Nous nous sommes mariés… ben parce que sinon maman n’aurait pas pu venir avec papa aux États-Unis, c’était la condition pour avoir un visa. (N’appelez pas les services d’immigration, ce n’est pas un mariage blanc!)
Nous avons pris le temps de voyager… ben parce qu’on ne savait pas quoi faire en attendant d’avoir nos visas. (8 mois de voyage quand même, on est laaaaaaarge! On en a pris pour un bon moment du “faut voyager en couple avant d’avoir des enfants” ou encore “on voit la force du couple dans les difficultés rencontrées en voyages”!)
Et puis bon bah l’étape suivante… C’était toi!
C'est bon là, c'est le moment?
235647… C’est approximativement le nombre de fois où j’ai posé cette question à ton père… J’ai beau être consciente d’avoir été insupportablement insupportable… Je ne culpabilise pas tant que ça, finalement!
Nous avions convenu ton papa et moi que “à partir du moment où nous serions capables de gérer nos désaccords dans la bienveillance, alors nous serions aptes à devenir parents”. De longues disputes discussions, beaucoup de remises en questions et un voyage de huit mois dans un van de 2 mètres carrés, nous ont permis de trouver cet équilibre qui fait fonctionner notre couple.
Tu en seras témoin et consciente bien assez tôt, ma Louisette, ce n’est pas parfait ni tout rose tous les jours… Mais nous avons la volonté que ce le soit, et c’est le plus important!
Après plusieurs semaines sans disputes, et dans une ambiance sereine, j’ai donc dit à ton papa: “Bon, bah voilà, on est bienveillants l’un envers l’autre maintenant… Alors on fait un bébé!”
Mais ce n’est pas toujours aussi simple dans la vie… Il aura fallu encore quelques mois à ton papa pour se sentir prêt, pour être “sûrs” que notre situation professionnelle serait stable, pour avoir un toit pour t’accueillir.
Une obsession incontrolable
Je me souviens de notre retour de voyage d’Amérique du Sud… J’étais à l’apogée de mon désir de maternité, dans une obsession quasi permanente de mettre en route ce petit être qui serait le fruit de notre amour…
Ta cousine Clémence était née pendant notre voyage et nous savions que ton autre tata Charlotte attendait un bébé pour le mois de septembre. Un immense bonheur et un pincement de jalousie se confondaient en moi, même si j’étais surtout impatiente de retrouver tout le monde après une si longue absence.
Nous devions retrouver tonton Clément et tata Lucie à l’aéroport de Lyon, pour nous rendre dans un gite avec tout la famille de papa. Au moment de notre rencontre, surprise… tata Lucie porte un super chouette t-shirt annonçant sa grossesse! La fatigue du voyage depuis la Colombie n’aidant pas, j’ai cru que le sol s’effondrait sous mes pieds… Dans un instant de lucidité, j’ai su me ressaisir et féliciter avec tout mon coeur les futurs parents…
Mais au fond de moi j’étais verte de jalousie, j’en voulais à la terre entière… J’étais en colère contre ton père de vouloir attendre encore un peu, contre toutes tes tatas de devenir mamans, quand moi je ne l’étais pas, et contre moi-même car je ne n’étais pas capable de me raisonner.
Parfois, la nature s'en mêle
Après de grosses crises de larmes et de couple, nous avons convenu avec ton papa que nous attendrions d’être bien installés dans notre vie aux USA. C’était un “deal” acceptable et au moins, j’avais le réconfort d’avoir une date à laquelle me raccrocher.
Nous étions en mai 2018, notre départ pour les États-Unis était prévu au mois d’octobre. Entretemps, il fallait que je m’occupe d’un problème de santé qui aurait pu impacter notre désir de concevoir et me stressait énormément.
Quelques semaines avant notre départ pour l’Amérique du Sud, on m’avait découvert un papillomavirus suite à un frottis de contrôle. Une biopsie n’avait décelé aucune cellule maligne à ce stade. Cependant, ma gynécologue m’avait conseillé de faire une colposcopie, afin d’enlever toute la zone touchée sur mon col de l’utérus.
[N’étant pas gynéco, je n’entrerai pas dans les détails de cette infection. Voici quelques informations qui me semblent correctes, même si j’invite toute personne concernée/intéressée par les papillomavirus à se tourner vers un professionnel.]
Cette “petite” opération se fait en ambulatoire (entrée et sortie de l’hôpital dans la même journée), sous anesthésie générale, et ne présente, à priori, aucun danger pour une future grossesse.
En parallèle de ce léger détail technique, et en prévision d’une future mise en route des essais bébé… j’avais décidé d’arrêter ma pilule contraceptive juste avant l’été. J’arrivais à la dernière plaquette de mon ordonnance et je pensais que mon corps aurait bien besoin de quelques mois pour se remettre de toutes ces années d’hormones artificielles.
Grand bien m’en a pris! Trois mois après l’arrêt de la pilule… aucun signe de mes règles! Je me voyais déjà stérile, entamer un parcours de PMA ou adopter une petite Colombienne…
Ma maman spirituelle et ses pouvoirs magiques
Après la colposcopie, un repos de plusieurs semaines est fortement préconisé. Nous devions donc attendre un bon mois avant de nous envoler pour les États-Unis (et pour reprendre une activité sexuelle, susceptible de mettre en route un bébé!).
Je décidais de partir quelques jours en Allemagne chez ma maman spirituelle… J’ai rencontré Yasmina le premier jour de mes études. Elle avait presque dix ans de plus que moi, était mariée, avait déjà vécu tellement de choses… Et moi je débarquais de ma campagne, avec une soif inétanchable de découvrir le monde et tous ses secrets!
Elle a été présente à chaque pas du bébé adulte que j’étais, en m’écoutant, en m’observant et, souvent, en me conseillant. Cela a créé un lien très particulier et indestructible entre nous.
Durant ce séjour chez elle, je lui faisais part de notre projet d’essayer d’avoir un enfant, de mes inquiétudes du fait que mes règles ne revenaient pas… Elle m’a alors proposé une séance de Reiki, ainsi que l’aide de la lithothérapie.
Le Reiki: Pendant une vingtaine de minutes, elle a déplacé ses mains au dessus de moi, gardant le silence et les yeux fermés. Elle m’a ensuite demandé si j’avais senti quelque chose. Je lui confirmais avoir ressenti un léger pincement au niveau des ovaires, quand ses mains se trouvaient au dessus de cette zone… Et puis c’était fini, rien de plus!
La lithothérapie: Le lendemain, nous sommes allées visiter Frankfort (super ville!). Nous nous sommes rendues dans un magasin de pierres… Surtout des bracelets et des colliers en cristaux naturels. Yasmina m’a dit: “Ne cherches rien en particulier, promènes toi dans la boutique et si une pierre est faite pour toi elle t’appellera”…
J’étais moyennement convaincue mais j’ai fait tout comme elle m’a dit. Après quelques minutes, j’étais “appelée” par un bracelet dans les tons rosés et blancs. Il était pour moi, je le savais. La vendeuse m’a dit qu’il s’agissait de pierres de lune. Nous avons payé le bracelet et nous sommes parties… Sans savoir à quoi il “servait” en lithothérapie…
En quelques mots: La pierre de lune est la pierre de la féminité, c’est la pierre du deuxième chakra. Elle a pour vertus (entre autres) de réguler les hormones et stimuler la fertilité… (Petit récap’ ici) On y croit ou on n’y croit pas, toujours est il qu’une fois acheté, autant le porter ce bracelet!
Il était une fois la vie!
Le retour de mes copines mens(tr)uelles
Comme ils disent par ici, believe me or not but… j’ai eu mes règles le lendemain de mon retour de chez Yasmina! Après 4 mois de stress! Je n’y croyais pas!
Je lançais immédiatement l’analyse de mes cycles menstruels sur une application mobile. Tout au long du mois, je renseignais chaque jour mes symptômes… Pertes vaginales, humeurs du jour… je ne suis pas allée jusqu’à prendre ma température mais presque!
Pas d’essai bébé ce mois-ci, car nous n’étions toujours pas installés aux USA… Et surtout parce que nous devions attendre encore quelques semaines suite à l’opération pour reprendre une activité sexuelle…
Premier essais
Petit aparté: Nous avons appris, deux jours avant de partir aux USA, que tata Séverine était enceinte de ton cousin Jules… Bonheur et Jalousie… Tu connais le truc…
Nous sommes arrivés à Sterling mi-octobre 2018, avec nos quatre valises et beaucoup d’amour. Une semaine plus tard, je nous avais trouvé un super appartement à quelques minutes du travail de papa. Toute fière de moi, j’avais accompli ma mission première: Un toit pour accueillir un enfant…
“Bon bah voilà, on a une maison maintenant… Dis, dis, on fait un bébé????”
Là vraiment, il n’avait plus le droit de dire non ton papa… Tous les feux étaient au vert!
J’ajoutais à ma super application de calcul de cycles menstruels, un bourrage de crâne extrême de trucs et astuces pour “concevoir à tous les coups”… Quand, comment, où et pourquoi, j’étais préparée!
[Attention, les paragraphes qui suivent sont tout à fait intimes… Mais peuvent servir de tuto aux couples en essais bébés!]
Il se trouve que les petits spermatozoïdes du papa sont plus vigoureux si ils ne sont ni trop ni pas assez stimulés. Tous les 2 jours est une bonne moyenne d’après les études faites sur le sujet. Leur durée de vie est d’environ 72h, tandis que celle de l’ovule est de maximum 48h.
Du coup, du jour où ton papounet m’a dit “ok on se lance”, j’ai créer un programme d’entrainement de compet’ pour ses spermatozoïdes. Autrement dit, câlins d’adultes tous les deux jours. Les quatre jours autour de la date présumée de mon ovulation (deux jours avant, le jour J et le lendemain) nous avons travaillé un peu plus assidument à notre objectif… si vous voyez ce que je veux dire!
S’en est suivie une période horrible… L’attente! Chaque femme espérant tomber enceinte le sait, il ne sert à rien de faire un test avant qu’il n’y ait de retard de règles… Les hormones de grossesse ne sont pas encore diffuses dans le corps…
J’ai donc attendu d’avoir deux jours de retard sur mes règles pour me rendre à CVS (la pharmacie) acheter un test de grossesse… Et attendre, désespérément, de voir un deuxième trait apparaître sur le bâton… Qui n’est jamais apparu…
Quand l'improbable se produit
Sauf que ce nouveau cycle n’a jamais commencé… Quelques jours après le test négatif, je n’avais toujours pas mes règles… À ce moment là, je pensais sérieusement que nous devrions passer par une aide médicale pour réussir à avoir un enfant, que mon corps était tout détraqué par la pilule que je prenais depuis mon adolescence.
J’ai pris rendez-vous chez une gynécologue et je lui ai présenté ma situation. Son diagnostique a été ce à quoi je m’attendais, la pilule avait déréglé ma production d’hormones et mon corps avait besoin d’un coup de pouce. Selon elle, il me faudrait simplement une hormones (encore!!) pour déclencher ma prochaine ovulation, et tout rentrerait dans l’ordre.
Elle m’a fait une échographie endovaginale pour s’assurer que tout allait bien et qu’une grossesse ne se nichait pas là où il ne faudrait pas… Et une prise de sang, pour vérifier mes taux d’hormones, afin de savoir quand et quoi me donner le mois suivant.
Je suis rentrée chez moi un peu déconfite, mais confiante de l’aide j’allais recevoir. Je ne m’attendais en aucun cas à un coup de téléphone de la standardiste du cabinet gynécologique, deux heures plus tard, m’annonçant que les résultats de ma prise de sang étaient revenus… et que j’étais enceinte! Ma première réaction a été: “Is this a joke?” (Est-ce que c’est une blague?)…
Mais ça n’en était pas une, je faisais, dans la minute suivante, le second test de grossesse du pack, acheté dix jours auparavant… Le deuxième trait est apparu instantanément!
Je me suis ruée au travail de papa, test de grossesse à la main… Je lui ai demandé de sortir sur la parking et le lui ai mis sous le nez, sans rien dire… Je ne pouvais rien dire! Tu étais là, au creux de moi…
Enceinte
Le sujet de cet article n’est pas de savoir comment j’ai vécu ma grossesse… Un article viendra peut-être!
Saches, ma chérie, que de te rêver pendant tout ce temps, de te porter et de t’attendre, n’ont fait que renforcer l’amour que je te porte! Je t’ai donné la vie… tu m’as donné ma vie!
