Hôpital pour enfants Miami
Voyages

Miami avec Mamie (partie 3) : Une semaine haute en couleurs

Si vous avez manqué le début du voyage, ça se passe ici

Miami avec des enfants c'est Koh Lanta

Des cocotiers pour tout oublier

Une fois la panique passée et installée en poussette, tu arrêtes de pleurer et tout semble aller bien. Nous rentrons à la location sans plus trop d’inquiétude, et nous sommes vite captivées par un tout autre sujet ! Des ouvriers sont accrochés aux cocotiers au bord de la piscine pour faire tomber des noix de coco et couper des branches. C’est un spectacle qui vous épate !

Tant et si bien que l’affaire du pied tombe aux oubliettes. Les gentils messieurs nous proposent même de boire directement depuis les noix de coco, c’est tellement bon !!! J’utilise les pailles de vos gourdes pour vous faire goûter à l’eau de coco, mais vous n’êtes pas méga fan. Avec Mamie, nous en redemandons, et faisons même des stocks à mettre au frais pour l’après-midi.

Médecin sans frontières

Au moment de sortir de la poussette, la mésaventure de la plage nous revient. Tu refuses de marcher, et ton pied semble légèrement enflé. Nous déjeunons et je mets Sasha à la sieste, je te propose de te reposer, mais ton pied te fait de plus en plus mal. Après quelques heures, je vois bien qu’il y a une partie rouge et gonflée sous ta voute plantaire, ainsi qu’un petit point noir qui semble très légèrement ressortir, comme une écharde.

Je me dis que nous ferions mieux de passer à la pharmacie demander des conseils, en parallèle de quoi je demande son avis à Tata Charlotte (notre médecin sans frontières d’amour en téléconsultation depuis l’Afrique !). La pharmacienne ne nous est d’aucune aide, elle propose de mettre une crème à la cortisone et de donner des antidouleurs… Charlotte, en revanche, ne me rassure pas du tout. Cela pourrait être n’importe quoi sur la plage, de la méduse à la seringue d’un toxico en passant par un coquillage ou un déchet quelconque ! Bouffée de chaleur et crise de panique commencent à monter.

Je prends le temps de respirer et tente de ne rien laisser paraître devant vous. J’ai alors l’idée d’aller au poste de secours de cette même plage (chose que nous aurions dû faire le matin même) pour un autre avis. Le lifeguard est absolument adorable ! Il ne nous est d’aucune aide, mais prend vraiment le temps de me rassurer. Pour lui, cela ressemble à une sorte de coupure par un coquillage qui s’est un peu infectée. Il pense que tout devrait rentrer dans l’ordre dans quelques heures.

Comme je lui ai parlé de ma sœur docteur en montant le voir dans son poste de secours, il croit que Mamie Catherine est la fameuse sœur quand nous descendons voir ton pied… Je peux vous dire que ça a refait la journée de Mamie qu’on nous prenne pour des sœurs ! En attendant, j’ai ma crème de cortisone sous le bras (dont je ne sais pas quoi faire), ainsi que de l’ibuprofène et des antibiotiques à la maison pour ton otite. Je me dis que ça devrait nous aider à passer la nuit…

Podoghobes s'abstenir sur les photos suivantes

Tourisme à Miami, passage aux urgences

On va pas y arriver

Et quelle nuit ! Tu te réveilles à plusieurs reprises en pleurs, ton pied est brûlant et dur comme de la pierre… Je me demande si je ne dois pas réveiller tout le monde et filer aux urgences à deux heures du matin. Mais toi, tu n’as pas de fièvre, et finalement, tu te rendors chaque fois. C’est tellement difficile de juger le vrai du faux chez un enfant de quatre ans, l’exagération de la vraie douleur. Je comprends après coup qu’il s’agissait plus d’un gros inconfort, de chaleur et de démangeaisons, plus que d’une atroce douleur à laquelle tes hurlements faisaient penser.

Au matin, après avoir passé la moitié de la nuit sur Google à rechercher sur quoi tu aurais bien pu marcher, je décide d’appeler le numéro d’urgence du Florida Poison Information Center (PDF très intéressant sur les risques de piqûres en Floride et quoi faire en cas d’incident). Une nouvelle fois, je tombe sur un monsieur d’une gentillesse incroyable ! Il m’écoute patiemment et prend le temps de me poser des questions. Il conclut de mon récit qu’il ne s’agit probablement pas d’une piqûre ou morsure, mais plutôt d’une blessure qui se serait infectée. Il me conseille d’aller dans un cabinet médical d’urgence pour une radio et surtout de ne rien tenter d’enlever de ton pied par moi-même.

Je vois (encore une fois sur Google !) qu’un centre d’urgent care vient de se monter à quelques blocs de là et qu’ils ouvrent à 8h. J’embarque Loulou et Sasha et propose à Mamie de prendre son temps, nous nous retrouverons plus tard. Sauf qu’une fois arrivées devant le bâtiment, force est de constater qu’ils sont encore en travaux… Donc pas du tout ouverts !

L’autre centre d’urgences sur Miami Beach se trouve tout en bas de Lincoln Drive… Juste en face de la pharmacie où nous étions hier… Et aussi de la plage où tout ça s’est passé ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé hier ?! Bref, nous revoilà parties en poussette, pour une bonne vingtaine de minutes de marche. Et, évidemment, les lieux n’ouvrent qu’à 9h, soit quinze minutes plus tard. Nous tuons le temps en passant acheter une sucette pour après le docteur !

Nous sommes enfin reçues par un médecin… Qui nous dit d’aller aux urgences pédiatriques de l’hôpital car il ne peut s’occuper d’enfants ici ! (Pour la petite histoire, cette non-intervention nous coûtera $150 !). J’appelle Mamie pour qu’elle nous rejoigne car la session “urgences médicales” s’annonce plus longue que prévue !

Maman stressée et fatiguée

Nous voici donc dans un Uber en direct du Nicklaus Children Hospital. La prise en charge aux urgences est rapide et efficace, on nous met dans une sorte de “box” avec canapé, lit, télévision, bref le luxe des hôpitaux américains (bien entendu, avec facture salée à la clé). Au bout d’un moment, on nous emmène en imagerie pour le X-ray, puis retour en chambre. On nous dit que les résultats peuvent prendre du temps à sortir, et plus encore pour qu’un médecin ne se pointe.

Midi approche et je pars avec Sasha chercher de quoi nous restaurer. Je trouve trop ironique de tomber sur un stand d’empanadas alors que c’était ce que j’avais en tête depuis la veille ! Je passe notre commande, paie et pose mon porte-feuille sur le dessus de la poussette. Il y a un couple derrière moi, alors je me décale sur le côté et regarde quelque chose sur mon téléphone en attendant que nos empanadas soient chaudes. Je reporte mon attention à mes affaires et constate alors que mon porte-feuille a disparu… Et le couple qui attendait après moi aussi. Mon cœur rate un battement et mon cerveau entre en alerte, je hèle le vigile qui se trouve à littéralement trois mètres de moi que mon porte-feuille a disparu et qu’il y avait un couple qui vient de partir ! Une petite dame assise tout près me fait gentiment remarquer que mon porte-feuille est simplement tombé sous la poussette quand je me suis déplacée… Honteuse et au bord des larmes, je ramasse mes affaires, emporte notre repas, et rejoins Mamie et Louise aux urgences.

Tout devrait rentrer dans l'ordre

Finalement, une docteur ne tarde pas à venir nous voir. Même pas le temps de finir nos empanadas, qui sont vraiment aussi bons qu’en Amérique du Sud ! On ne voit rien à la radio, et selon elle, il vaut mieux ne pas tenter d’enlever le mini morceau de débris qui semble être resté dans le pied. La fièvre ne serait pas montée car tu es sous antibiotiques pour ton otite, mais ils ne sont pas adaptés à l’infection de ton pied. La docteur nous conseille d’arrêter les premiers antibiotiques pour commencer un nouveau traitement.

Le temps que la pharmacie nous prépare les médicaments, Sasha s’endort en poussette ! Malgré le bruit, la lumière, l’excitation, etc… Je suis bluffée ! Évidemment, tu dors encore au moment de quitter l’hôpital… Que faire ? Si nous prenons un taxi maintenant, cela te réveillera, mais nous sommes bien trop loin pour rentrer à pieds jusqu’à Miami Beach !

Nous prenons la décision de marcher le temps de ta sieste à travers le très riche quartier de Coral Gables. Les maisons incroyables, les décorations de Noël, les arbres gigantesques en bordure des rues. C’est un super endroit que nous sommes contentes de découvrir grâce à cet “imprévu”.

Malheureusement, il fait très chaud, et la position assise ne permet pas à ton pied d’être légèrement surélevé… Il ne fait que gonfler, et tu sembles souffrir de nouveau. Au réveil de Sasha, nous prenons un taxi jusqu’à l’extrême sud de Miami Beach, d’où nous rentrons en marchant par la promenade côtière. Nous faisons une pause dans une autre aire de jeux incroyable, mais c’est un peu frustrant pour toi, ma pauvre Loulou…

En rentrant à l’appartement, je t’installe sur le canapé, pied en l’air pour tenter de faire dégonfler. Tu n’as toujours pas de température, mais ton pied, lui, est à 39°C. Au moment du coucher, tu entres dans une nouvelle crise de larmes de cris. Je tente de parler avec toi pour connaître la vraie raison de tes pleurs. Je t’explique que ce niveau de hurlements-là signifie “j’ai si mal qu’il faut appeler les pompiers pour retourner à l’hôpital”. Tu connais déjà l’histoire de la petite fille qui criait aux loups, je t’explique donc que c’est pareil, si tu exagères la situation, je ne saurais pas reconnaître les fois qui seront vraiment graves et urgentes. Tu te calmes instantanément et tu m’expliques que tu en as surtout marre de cette histoire, que tu voudrais que ce soit fini ! Je te réconforte comme je peux, et nous allons nous coucher pour une nouvelle nuit compliquée…

La suite arrive très vite!

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