La nouvelle maison
Vie d'expats

Pourquoi les Américains déménagent autant?

Louer un appartement est aussi simple que de louer une voiture

Notre première expérience de recherche d'appartement

À cause nos expériences françaises, nous redoutions un peu les recherches d’appartement en arrivant aux États-Unis. Papa n’avait pas de contrat de travail à proprement parlé, nous n’avions pas encore de compte en banque, pas de garants… Tout semblait aller à l’encontre des règles que nous connaissions, pour avoir un dossier acceptable auprès d’un propriétaire.

Sur les conseils des collègues de Papa, nous avions compris qu’il ne faudrait pas rechercher de location entre particuliers, mais plutôt nous tourner vers les “parcs d’appartements”. Ce type de complexes, gérés par de grosses compagnies, propose des appartement standardisés et de nombreux services. Un peu comme des appart’hôtels, mais à l’année. 

J’entreprenais mes recherches dès le premier jour, en visitant les résidences accessibles à pieds depuis notre hôtel. Il faut savoir que le secteur dans lequel nous nous sommes arrivés, appellé ici des “suburbs”, n’est absolument pas pensé pour les piétons. Il n’y a que très peu de trottoirs, aucun commerce de proximité. C’est un étrange mélange de zone industrille et de quartier dortoir de banlieue parisienne… 

Une fois la surprise passée, de cet environnement, qui ne ressemblait à rien que je connaissais, je me résolvais à trouver un nid douillet, dans lequel nous serions bien. Les trois premiers complexes dans lesquels je visitais des logements étaient plus ou moins les mêmes.

Des appartements grands, propres et lumineux, des employés disponibles 7j/7 pour répondre à toutes demandes, une piscine, une salle de sport… Bref, nous étions en plein dans notre American Dream! 

Les gentils petits gens m’ont tous tenu le même discours chaleureux et accueillant, me rassurant sur le fait que notre dossier serait plus que parfait pour obtenir le logement de nos rêves! Il faut dire que le salaire de Papa s’alignait parfaitement avec les loyers exorbitants de leurs appartements… American Dream again!

S'installer dans un nid douillet

Notre installation aura été assez simple et rapide! Nous n’avions que deux valises et quatre sacs à dos…

L’entreprise de Papa nous avait payé l’hôtel pour le première semaine et nous prêtait même la voiture de la société. Comme Maman avait été super efficace sur les recherches d’appartement, notre emménagement se ferait dès la semaine suivante. Nous avons donc profité du week-end pour faire ce que tout bon Français ferait avant un déménagement: Aller à Ikea!

Ce n’est pas forcément la destination mise en avant ici, et pour preuve, le premier magasin de la chaine se trouvait à presque 45 minutes de route de chez nous… Mais quand Maman a une idée en tête, rien ne peut arrêter Maman.

(Je rassure de suite les expatriés qui s’offusquent de nous savoir à Ikea: Nous comprendrons bien vite que les must go pour s’installer aux USA sont Bed, Bath and Beyond et Target.)

Nous voici donc à acheter notre canapé un peu nul, nos casseroles et notre wok de mauvaise qualité, et le lit dont Papa rêvait depuis qu’il savait que nous allions venir vivre aux US… Un king size!

Chacun ses rêves… Pour Maman, ce serait plutôt de visiter tous les états du pays, Papa d’avoir un king size et un énorme canapé familial (que nous aurons quelques mois plus tard).

Nos deux trois meubles “indispensables” étaient livrés le jour même où nous recevions les clés de l’appartement… Jour où nous devions également rendre la chambre d’hôtel!

Je peux te dire que les livreurs n’étaient pas ravis de devoir porter le matelas de 2x2m sur quatre étages… Et que Maman a bien galéré à monter ce lit de géants, toute seule, en un après-midi.

Nos premiers pas d'expats

Une année est passée

Ce premier appartement dans lequel nous avons vécu aux États-Unis est chargé en souvenirs. Il restera toujours important pour nous et notre famille. Quelques jours après notre installation, tu es venue te nicher dans mon ventre, comme si tu voulais, toi aussi, ne pas perdre une miette de cette nouvelle vie.

La grossesse, les premières visites de la famille et des amis, toutes nos premières fois Américaines… Nous étions bien dans notre nid douillet! Mais alors pourquoi en partir un an, jour pour jour, après y être entrés?

Pour comprendre, il faut revenir quelques mois en arrière, au début de l’été. Je suis à un mois d’accoucher, les températures avoisinent les 35 degrés celcius quotidiens, avec des records d’humidité…

Un beau matin, nous reçevons un mail de la résidence, nous informant que notre lease (contrat de location) se termine trois mois plus tard et que nous avons à ce jour trois options:

  • Renouveler pour un an, avec un loyer recalculé selon je-ne-sais-quels-critères à 200 dollars plus cher que notre loyer actuel;
  • Envoyer, au plus tard dans deux semaines, une lettre de résilation et quitter le logement à la date de fin de contrat;
  • Ne pas renouveler le contrat et rester dans le logement en payant un loyer “sans engagement”, qui est absolument hors de prix! 

Voilà comment, une fois de plus, nous nous sommes retrouvés confrontés à un système américain assez mal fichu… Nous comprenons mieux pourquoi les camions de déménagements se croisent, tous les week-ends, sur le parking de la résidence.

Les gens préfèrent déménager tous les ans, plutôt que de voir leur loyer augmenter sans raison valable. D’autant plus que tous les complexes proposent des offres attractives pour leurs nouveaux locataires, premier mois gratuit, frais de dossiers offerts…

Honnêtement, nous n’étions pas trop motivés pour chercher un nouvel appartement à huit mois de grossesse… Mais il était hors de question d’accepter une telle arnaque! Nous avons donc pris la décision d’envoyer notre dédite, sans certitude sur ce que nous allions trouver comme nouveau logement.

Une vie Américaine

Déménager avec un bébé

Décisions de dernière minute

La faille dans l’histoire des préavis avec deux mois d’avance, c’est que les appartements ici n’attendent pas… Le marché étant hyper actif, il est inutile de visiter des logements à plus de deux ou trois semaines de ton déménagement, car ils ne seront plus disponibles à cette date. Personnellement, je trouve ça super stressant!

D’autant plus que nous n’avions pas vraiment anticipé ce que cela impliquerait dans nos vies d’avoir un nouveau né… Nous n’avions plus ni le temps, ni l’énergie et encore moins la motivation, de passer des heures à chercher et visiter des appartements. 

Après quelques semaines infructueuses, nous avions décidé de déménager… Dans la même résidence!!! La location entre particuliers, plus “simple” et moins coûteuse, ce sera pour l’année prochaine (ou pas)…

Du fait que nous ayons résilié notre précédent contrat, nous entrions dans ce nouvel appartement comme de nouveaux résidents. Nous avions donc un logement plus grand, pour un prix inférieur! Hé oui, c’est le jeu ici, les prix sont calculés en fonction de l’offre et de la demande, au moment où tu signes ton contrat.

Un bébé de 3 mois dans un déménagement

Pour cette première expérience de déménagement, nous nous prenions un peu pour des superEyrauds. Les gros meubles à porter? Pas de soucis! Les trois étages à descendre et les quatre autres à monter sans ascenceur? Facile! Le bébé de trois mois à allaiter et à s’occuper? On gère!

Nous avions loué un camion pour quelques heures, afin de transporter tout notre barda 100 mètres plus loin. Pour la main d’oeuvre, nous avions faits appel à la force de nos gentils copains Américains, Espagnols et Français… C’est ça, aussi, la vie d’expat!

Bon, pour être honnête, nous avions un peu sous estimé la quantité de choses accumulées en seulement 1 an! Et surtout, moi seule connaissais le poids monstrueux de ce matelas king size!!! Le déménagemnt aura duré près de 5 heures, avec une Louisette qui a jonglé entre siestes et tétées tranquillou.

La suite tu la connais, le licenciement de Papa deux semaines plus tard, la grosse dose de stress pour tout le monde, la fin des nuits complètes, la fin de l’allaitement…

Bref, l’année dans ce nouveau logement aura mal commencé… Sans vraiment s’améliorer par la suite avec la pandémie de tu-sais-quoi… 

On déménage quelques mêtres plus loin

Et déménager à 13 mois, ça donne quoi?

L'anticipation

Cette année, nous connaissions le concept et avions anticipé nos recherches. Malgré le covid, toussa toussa, nous savions que nous voulions quitter cette résidence et ce quartier.

Comme Papa ne devrait pas avoir à retourner au bureau avant plusieurs mois, nous nous sommes intéressés à des secteurs plus sympas.

Depuis notre arrivée dans la région, nous avons eu un petit coup de coeur pour Reston. C’est une des rares villes du coin avec un vrai centre, des commerces de proximité et de nombreuses possibilités de promenades à pieds. Une des lignes de métro pour Washington D.C. part aussi de Reston, et ça, c’est cool! 

J’ai toujours pensé que les logements étaient encore hors de prix là bas (encore plus que dans notre premier quartier)… Hé bien figures toi que pas du tout!

Nous avons trouvé un super petit trois pièces, en rez de jardin, à deux pas du métro, et du centre ville. Le loyer (prévu initialement, tu comprendras par la suite) est complètement avantageux comparé à ce que nous payons jusqu’à présent. Avec le projet d’un peut-être investissement l’année prochaine, c’est une super opportunité de pouvoir mettre un peu plus de côté.

Pour ce nouveau déménagement, nous ne reproduisons pas la même erreur que l’année passée. Nous faisons appel à une équipe de déménageurs.

Sauf que voilà, une semaine avant la date prévue, je reçois un appel de la manager de la nouvelle residence. Les locataires actuels de notre appartement ne peuvent pas partir… Les complications commencent!

Les imprévus

On nous propose de venir visiter deux autres appartements, disponibles, eux aussi, à partir du samedi suivant. Le premier nous plaît encore plus que celui dans lequel nous devions emménager. Il a deux salles de bain au lieu d’une, et une meilleure exposition, pour avoir le soleil dans la pièce à vivre tout l’après midi!

Sauf qu’ils sont mâlins les gars, ils nous ont annoncé à la fin de la visite, que le loyer est nettement plus cher que l’autre appartement.

Le second qu’on nous propose est au même prix, mais se trouve au premier étage, et cela ne nous convient pas! L’accès direct vers l’extérieur étant un des critères principaux de nos recherches.

Personne n’étant disposé à fléchir, nous leur disons simplement que le contrat est déjà signé, et que nous emménagerons, comme prévu, dans l’appartement. Nous savons que nous sommes dans nos droits, à eux de trouver une solution pour leurs locataires actuels… Nous en restons la…

Le lendemain soir, re coup de téléphone, si nous n’acceptions pas de payer plus pour l’appartement coup de coeur, ils n’auront pas d’autre choix que de nous loger dans celui à l’étage. C’est hors de question! Nous entrons en mode négociation féroce…

Finalement, nous trouvons un arrangement qui convient à tout le monde (enfin qui leur convient surtout à eux…). Tout le monde est ravi de ce revirement de situation… 

L'organisation

Vendredi, veille de déménagement. Tu sens depuis plusieurs jours que quelque chose se trame. Tu n’aimes pas bien voir maman faire les cartons et vider la maison. Merci Vinted et Marketplace, j’y ai vendu tellement de choses ces dernières semaines! 

(P.S.: Les Mamans US, si vous recherchez des vêtements bébé, mon profil Vinted c’est grut)

Nous partons, toutes les deux, passer la nuit à l’hôtel, pour laisser Papa finaliser les derniers préparatifs… Et quelle nuit!

Comme convenue avec la réception de la résidence, nous faisons un crochet pour récupérer les clés de notre nouveau futur chez nous. Sauf qu’elles ne sont pas disponibles, car un monsieur de l’entretien est en train de réparer le frigo…

Panne de frigo que nous avions déjà soulignée, lors de notre visite une semaine plus tôt, soit dit en passant. Bref, tout devrait être ok demain matin, faisons leur confiance!

Notre soirée mère-fille se passe plutôt bien. Petite balade, chatouillis et bagarre dans le lit, bain dans la baignoire pliante qui ne nous quitte plus en voyage… Tout semble rouler nickel… Mais quand vient l’heure de te coucher, impossible de te poser dans le lit parapluie prêté par l’hôtel!

Je finis par abandonner la bataille, et je me mets au lit avec toi. Mais la nuit a été mouvementée… Tu sais que tout cela n’est pas tout à fait normal et ton sommeil est agité. Après t’être tournée et retournée pendant des heures, tu fais une bonne grâce matinée.

Quand tu te réveilles enfin, Papa et les déménageurs ont presque fini de vider l’appartement. Je décide d’aller prendre le petite déjeuner entre filles, le temps qu’ils vident le camion dans notre nouvelle maison.

Un deuxième déménagement
Les déconvenues

À notre arrivée à l’appartement, les choses se corsent… Le frigo n’est pas reparé, le four ne fonctionne pas, un tiroir est cassé, la cuisine est sale, la porte-fenêtre du salon est brinquebalante, la fenêtre de ta chambre n’a plus d’isolation, la chasse d’eau de notre salle de bain fuit, la porte de ta chambre est éventrée, il y a des clous qui sortent de la moquette, des cables qui pendent dans notre dressing [etc]…

Je vois petit à petit tous ces détails, et la moutarde commence à me monter au nez!

Pour ta part, la nouvelle maison est validée! Notre priorité a été d’installer ta chambre et tes jouets, pour que tu te retrouves dans un environnement familier. Mais ce que tu aimes le plus dans ce nouveau chez toi, c’est le fait de pouvoir sortir dans le “jardin” à ta guise!

Seulement voilà, nous avons accepté, pour les sortir d’une galère, de prendre ce logement, bien plus cher que celui que nous voulions. C’est inacceptable qu’ils ne nous aient pas mis à disposition un appartement absolument nickel.

Le pauvre gars, d’astreinte à l’accueil ce dimanche, doit encore regretté d’avoir été là! Nous sommes arrivés hors de nous et le lui avons bien fait savoir. 

Ces dernières semaines, je crois que nous avons, une fois encore, expérimenté le pire des États-Unis. Les réparations “à peu près”, les installations “bas de gamme” et les travaux “cache misère”… Des ouvriers viennent presque tous les jours, pour des résultats plus qu’insatisfaisants. 

Nous sommes fâchés et déçus, convaincus encore plus fortement, de vouloir investir l’année prochaine. Vivre dans un foyer répondant à nos critères de qualité et ne plus “jeter notre argent par les fenêtres” (au sens propre comme au figuré…)!

Bilan

La location aux États-Unis c’est un peu l’arnaque… Tu peux avoir l’impression de vivre dans un appartement “de standing” (avec un loyer à la hauteur, of course), mais bien souvent c’est du “Disney Land”. Je pense que si on en a conscience, et qu’on l’accepte pour un temps, c’est Ok.

Mais trois ans, ce sera bien suffisant pour nous. Nous avons repéré nos coins coups de coeur dans la région et savons où et comment chercher. L’année prochaine, nous espérons bien sauter le pas de l’investissement. Pouvoir effectuer les travaux que l’on souhaite, vivre dans nos critères de qualité, payer chaque mois pour notre Louisette et notre retraite.

On se retrouve dans quelques mois, pour parler de l'achat d'une maison aux États-Unis!

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